dimanche 22 février 2015

Investir dans les terres rares


Commençons par le commencement : que sont les terres rares ?

Si l’on se réfère à wikipedia (sérieuse sur ce genre de sujet technique), les terres rares sont un groupes de métaux qui possèdent des propriétés chimiques voisines.
Contrairement à leur appellation, leur concentration dans l’écorce terrestre est identique à des métaux plus communs comme le cuivre mais du fait de leurs propriétés géochimiques, leur répartition géographique est par contre très inégale avec une concentration importante dans certaines zones du globe (Afrique de l’Ouest, Amérique du Sud, Chine…).
Ainsi, on retrouvera dans la classification des terres rares des métaux comme le cérium, le thulium, le lutécium ou le monazite, le xénotime….concentrés dans certaines régions du globe terrestre, à savoir les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et la CEI.

Problème : une demande croissante pour une production de plus en plus concentré

Ce qui aurait pu rester une question de géochimie est en train de devenir à grande vitesse, un problème de géopolitique internationale.
En effet, au fil des années, tous ces métaux  voient leur utilisation s’accroitre dans la production industrielle internationale de pointe pour des produits de haute technicité ou stratégique (notamment militaire), du fait même de leurs propriétés géochimiques:
  • le monazite pourrait être envisagé comme une base pour le stockage de matériaux radioactifs du fait de sa capacité d’absorption de l’uranium,
  • antimoine, pour la production de semi-conducteurs, nécessaire à l’industrie électronique,
  • le samarium, est très utilisé dans le domaine militaire pour des aimants de missiles et des composants de moteurs électriques, notamment pour les moteurs d’éoliennes,
  • le lithium pour les batteries d’appareils électroniques,
  • idem pour le néodyme que l’on retrouve dans des composants pour radars, sonars et autres capteurs,
  • le thulium est couramment utilisé  comme pigment pour les tubes cathodiques ou composant de micro-ondes.
  • tandis que d’autres terres rares sont utilisées pour les tubes triphosphores, et des ampoules électriques basse-consommation…
  • et la liste des applications est encore longue…
  • Dans un sens, c’est assez logique. A chaque époque, on voit se développer l’apanage du contrôle de matières premières stratégiques, depuis l’époque du fer. Rappelons-nous de l’empire britannique avec son contrôle sur l’approvisionnement en salpêtre, et donc de la poudre noire pour les canons, grâce à l’Inde et ses immenses champs d’urine séché. Il en est de même pour les terres rares.
    Problème, l’extraction de ces terres rares est extrêmement polluante si des investissements importants ne sont pas consentis. Ainsi, si jusque dans les années 50, l’essentiel de la production en terres rares était assuré par le Brésil et l’Inde, puis par l’Afrique du Sud, elle est désormais l’hégémonie essentiel de la Chine avec ses terrains situés en Mongolie qui ass90 à 95 % de la production mondiale.

vendredi 21 novembre 2014

Marché des terres rares

 Est-ce bien raisonnable d'acheter une « terre rare » comme le dysprosium, produit à moins de 500 tonnes par an dans le monde ?
Aujourd'hui tout le monde est réticent à investir. La Bourse est aléatoire ; l'immobilier aussi ; l'or ne tient pas ses promesses. Il faut diversifier son portefeuille. Comment mieux le faire sinon en investissant dans un stock physique, donc sûr, qui répondra aux besoins croissants des industriels? De plus, il s'agit d'un investissement de niche où l'on trouve peu de concurrents.
Les cours des métaux rares baissent depuis 2012.
 N'est-ce pas décourageant ?
Au contraire, c'est le moment d'acheter, car nous savons que leurs cours vont remonter. La demande potentielle est gigantesque : ces métaux mineurs sont consubstantiels de la miniaturisation et de l'amélioration des performances des ordinateurs, des smartphones et des tablettes dont nous ne pouvons plus nous passer.
En regard, leur offre est peu élastique, car leur processus de production est long, complexe et concentré dans une poignée de pays, au premier rang desquels la Chine, qui assure plus de 95 % de la production mondiale.Voilà pourquoi nous disons que ces métaux sont le pétrole du XXIe siècle.

Pourquoi investir dans les Métaux stratégiques & les Terres rares?

Utilisés dans de nombreuses applications,essentiels à la nouvelle technologie avec des propriétés hors du commun,ils connaissent une hausse fulgurante face à la demande de plus en plus croissante.

Catégories des terres rares et métauxDans cette catégorie, on se réfère à un liste de 14 substances sélectionnées par l’Union Européenne en juin 2010 dans son rapport intitulé " critical raw materials for the EU -.Figurent parmi ces métaux stratégiques : l’Antimoine, le Béryllium, le Cobalt, la Fluorine, le Gallium, le Germanium, le Graphite, l’Indium, le Magnésium, le Niobium, les Planétoïdes (6 éléments), les Terres Rares (une famille de 17 éléments chimiques), le Tantale, le Tungstène. Le niveau de criticité est modulable selon les spécificités industrielles de chaque pays.

Pour les États-Unis par exemple, qui ont également réalisé une telle étude, le Béryllium n’est pas critique dans la mesure où le pays contrôle l’essentiel de la production mondiale. Tant au niveau de la demande que de l’offre, la criticité de certains métaux peut s’estomper ou bien se renforcer avec le temps pour atteindre des niveaux de crise.

Car si les perspectives de nos économies semblent incertaines, au mieux il reste encore des puits de croissance à travers le monde et cela est de bon augure pour les métaux industriels et de l'énergie.
Selon Goldman Sachs, en 2011, la croissance Chinoise a ajouté $ 1,3 trillions à la croissance mondiale. C'est l'équivalent d'une économie comme la Grèce toutes les 12,5 semaines ou une économie de la taille de l'Australie au cours de l'année. En 2012, si vous regardez les quatre BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) les économies combinées, ont ajouté $ 2,2 trillions à la croissance mondiale ou l'équivalent d'une économie de la taille de l'Italie, la huitième plus grande économie dans le monde au cours de l'année.

« Les terres rares sont le pétrole du XXIe siècle »

LES TERRES RARES PÉTROLE DU 21éme SIÈCLE



Les métaux de Terres Rares sont le sel de vie de notre révolution technologique, utilisée dans les iPads, les téléviseurs à écran plasma, lasers et les convertisseurs catalytiques pour les moteurs de voiture. Le Dysprosium est crucial car il est l'aimant le plus puissant au monde, et reste également stable à des températures très élevées. Le néodyme est utilisé dans les voitures hybrides, le terbium réduit la consommation d'énergie pour les ampoules basse consommation, de 40 %...
Ces métaux sont également utilisés dans les armes de précision guidées, missiles, avions, drones, satellites et les équipements de vision nocturne. Le M1A2 Abrams, célèbre Tank d'assaut américain et le Aegis Spy-1 radar reposent tout les deux sur le samarium sans compter toutes les énergies alternatives; solaire, éolienne, nucléaire,...

Investir dans les terres rares comme on parie sur des actions ?  Alors que les prix des métaux industriels continuent de baisser, des sociétés financières proposent aux particuliers d'investir dans les « terres rares », ces métaux confidentiels et coûteux qui entrent dans les fabrications de haute technologie et dont la Chine assure plus de 95 % de la production. 

QUE SONT-ELLES ?
Les terres rares ont d’abord été découvertes au XVIIIème siècle, 
en Suède, en terrain granitique. En France, Louis-Nicolas Vauquelin s’y 
était intéressé dans le Limousin. Il a fallu les identifier, les chimistes ne 
sachant pas combien il y en avait. La théorie quantique a permis de 
répondre à cette question.
Il en résulte qu’il y a dans la classification périodique dix-sept 
éléments qui sont appelés terres rares. Il s’agit du scandium, de l’yttrium, du 
lanthane, du cérium, du praséodyme, du néodyme, du prométhium, du 
samarium, de l’europium, du gadolinium, du terbium, du dysprosium, de 
l’holmium, de l’erbium, du thulium, de l’ytterbium, du lutétium.
Leur nom est lié à l’île suédoise d’Ytterby, qui a permis de 
nommer l’yttrium, le terbium, l’erbium et l’ytterbium.
Globalement, les terres rares représentent une famille très 
homogène et ont des propriétés communes. Certaines sont néanmoins 
spécifiques. Il convient de distinguer ainsi les terres rares légères et les 
terres rares lourdes.
Les terres rares sont contenues dans des minerais.
 Elles doivent donc être séparées, ce qui pose de nombreuses difficultés. 
 La monazite
Ce minerai, qui a été exploité à La Rochelle par Rhodia, est un 
minéral de phosphate de terres rares ayant une forte radioactivité.
La monazite est associée aux minéraux de titane et le zircon dans 
les gisements de sables de plage exploités dans de nombreux pays. Seuls 
deux pays extraient des terres rares à partir de la monazite : l’Inde et le 
Brésil. Mais il s’agit de petites quantités. 
 Le thorium
Pour le moment, le thorium n’a pas d’utilisation. Des projets de 
centrales au thorium existent, mais restent en l’état. Les Indiens étaient les 
plus avancés pour un tel projet. 
 Les carbonatites 
Ce sont des massifs rocheux de gros tonnages mais à terres rares 
légères et à teneur faible. 
 Les minerais ioniques
Ce sont les minerais terres rares lourdes du sud de la Chine. Il 
s’agit de granites décomposés en argiles latéritiques enrichies en terres rares 
résiduelles qui peuvent être libérées par une simple attaque acide. 
 Les monazites hydrothermales
Ce sont des gisements intéressants car ces monazites 
hydrothermales ne sont pas radioactives. On connaît un tel gisement en 
Afrique du Sud dont la production pourrait démarrer à court terme.
 UNE PRODUCTION TRES CONCENTREE, MALGRE UNE 
EVOLUTION DEPUIS 2010
La Chine a un rôle central, mais la crise de 2010 a entraîné dans 
les autres pays des évolutions qui deviennent significatives sans pour autant 
être suffisantes. Le récent panel de l’OMC apporte un éclairage nouveau sur 
les devoirs de la Chine, mais semble toutefois insuffisant pour changer les 
rapports de force à court terme.
Les terres rares légères sont extraites au Nord, à Baotou, autour 
d’un gisement très important de minerai de fer où les terres rares sont 
extraites en sous-produits. 
Les terres rares lourdes sont essentiellement produites au Sud, 
dans une myriade de petits gisements exploités par plus 1500 petits mineurs 
artisanaux, le plus souvent illégalement. Ces minerais du Sud sont moins 
radioactifs, mais entraînent des désordres inhérents à la mine artisanale.
Dès 2003, la Chine a envisagé de restructurer son industrie de 
terres rares autour de ces deux grands pôles, au Sud et au Nord. 
Quelques chiffres, relevés par M. Christian Hocquard, montrent 
l’importance des exportations non contrôlées : « les pays de l’OCDE 
importent et consomment environ 50 000 tonnes de terres rares par an, 
alors que la Chine n’en exporte officiellement que 15 000 tonnes (soit 50 % 
seulement des quotas d’exportation fixés à 30 000 t/an !) ».
b. La Chine ne se limite plus à la production et à l’exportation, 
mais met en place de manière assez systématique une 
véritable filière
La Chine extrait des terres rares. Mais elle ne se limite plus à 
cette activité à faible valeur ajoutée. Elle a des foires aux terres rares. 
Plusieurs de ses instituts s’intéressent aux terres rares. Son laboratoire 
d’optique en Mandchourie est très efficace. 
Elle essaie d’attirer les investissements dans des usines de 
séparation. Solvay a ainsi des usines métallurgiques en Chine et des contrats 
d’approvisionnement avec des producteurs chinois.
La Chine vend à ceux qui payent le plus ou qui l’aident à utiliser chez elle ce qu’ils produisent. Elle achète des mines et des terres.
La Chine investit aussi à l’étranger. À Kvanefjeld au Groenland, 
les investissements chinois pourraient atteindre 1,5 milliard de dollars, mais 
l’objectif premier est la production d’uranium, avec une production de 
terres rares en sous-produits, qui seront envoyés en Chine pour être séparés 
et purifiés.
 La crise de 2010 a relancé la production et la séparation 
hors de Chine
Suite à l’augmentation des prix, les États Unis (qui représentent 
6,5 % de la production mondiale) ont repris des activités qu’ils avaient 
abandonnées dans les années 80, car ils les jugeaient trop polluantes. 
L’Australie (4 % de la production mondiale) a fait de même. Il y a 
maintenant une volonté dans ces deux pays de développer leur production. 
Il y a des centaines de projets en prospection. Mais seuls quelques-uns se 
réaliseront.
 Les États-Unis et l’Australie relancent leur production, grâce 
à deux sociétés : Molycorp et Lynas 
Lynas exploite en Australie une mine et traite les concentrés afin 
de les séparer et de les purifier. Elle a fait construire une usine de séparation 
et de purification en Malaisie, par un conglomérat australo-français. 
Molycorp dispose d’un gisement et d’une usine aux États-Unis,
la mine de Mountain Pass ayant été remise en activité. Elle contrôle aussi, 
par des acquisitions, l’ensemble de la chaîne « mine to magnet ». Elle
dispose notamment d’une usine en Estonie pour la séparation des terres 
rares et d’une autre en Chine pour élaborer les aimants permanents. 
Toutefois, Lynas et Molycorp – avec des capacités de production 
annoncées d’environ 30 000 tonnes par an – produisent principalement des 
terres rares légères, les plus impactées par la baisse des cours. Leur survie 
dépend donc de la qualité de leurs contrats « off-take ».
La multitude de projets de production de terres rares va 
conduire à l’émergence de seulement quelques autres 
producteurs 
Les chiffres peuvent varier, selon que l’on parle de projets
miniers ou de projets d’exploration, selon qu’on considère la situation en 
Chine, hors de Chine ou au niveau mondial, mais la tendance est la même : 
seuls quelques projets se réaliseront car la rentabilité est incertaine ; seules 
quelques sociétés juniors survivront ; la dépendance continue, même si elle 
s’est allégée.
Dans l’Union européenne, la production est égale à zéro. Ce n’est 
pas forcément dramatique, mais le problème peut venir de l’insuffisante 
diversification de la production. Les importations européennes ont baissé de 
20 000 tonnes en 2008 à 8 000 tonnes en 2013, car plusieurs entreprises ont 
déplacé leurs premiers stades de l’obtention de terres rares en Chine (Solvay
est sur place). Les lieux d’approvisionnement évoluent par ailleurs, en 
faveur des États-Unis (pour 10 à 15 % des importations), voire de la Russie 
sous la forme de semi-terres rares transformées.
Il y a des gisements de terres rares au Groenland, à Kvanefjeld, et 
en Suède, à Norra Kärr. Un gisement a été récemment signalé en 
Allemagne.
Le gisement de Norra Kärr est un gisement de terres rares 
lourdes. Il pourrait même être le principal gisement mondial de terres rares 
lourdes. Il est bien situé, mais de taille insuffisante pour justifier une usine 
de séparation-purification dédiée. Or c’est là ou se fait la marge. 
Au Groenland, la situation est plus compliquée, pour des raisons 
d’infrastructures, d’éloignement de la côte, d’accessibilité en cas de glace, 
mais aussi pour des raisons juridiques, une loi refusant l’exploitation de 
sites radioactifs. Le débat politique y est par ailleurs vif sur l’utilisation des 
ressources naturelles.
L’exploitation de ces ressources dans l’Union européenne devra 
tenir compte de Natura 2000 et de l’environnement, ce qui pose le problème 
de la superposition des mesures par chaque niveau de compétence. Il faut 
par ailleurs que l’exploitation soit acceptée par l’opinion publique.
 COMMENT POURRAIT ÉVOLUER LE MARCHÉ ?
La situation est plus tendue sur certaines terres rares que sur 
d’autres. L’évolution de l’offre ne sera pas suffisante pour changer 
l’équilibre du marché, et la croissance de la demande ne sera que peu 
affectée par le recyclage et les possibilités de substitution.
1. Les réserves physiques restent abondantes, sauf pour 
cinq terres rares, mais la production est freinée par les 
contraintes environnementales et des difficultés 
techniques lors de la séparation 
Il y a beaucoup de terres rares légères, même si la situation est 
plus compliquée pour les terres rares lourdes. Les terres rares ne sont pas 
rares. 

 Cinq terres rares ne seront plus en quantité suffisante dans les quinze années à venir : le terbium, l’yttrium, le néodyme, l’europium, le dysprosium.

 Le risque de pénurie est réel  mêmes’il y a probablement des gisements non identifiés ».
Les prix reflètent cette situation de l’offre, au-delà des pics liés 
aux tensions politiques : Alors qu’ils étaient de 10 000 dollars par tonne 
depuis quarante ans, et qu’ils ont atteint 40 000 dollars en 2010, ils sont 
maintenant redescendus à 15 000 dollars. 
L’offre est actuellement freinée par la prise en compte des 
exigences environnementales, mais aussi par des difficultés rencontrées 
dans l’extraction et la séparation qui, lorsqu’on utilise des solvants, ne 
donne pas des quantités importantes de terres rares par rapport aux produits 
traités. C’est tout l’intérêt de la recherche sur des terres rares solides qui 
permettraient de résoudre les problèmes d’environnement et de minimiser la 
radioactivité. 

La demande est actuellement croissante

Cette augmentation de la demande est liée au développement des 
technologies utilisatrices, mais aussi à la montée en puissance des pays 
émergents. Les applications sont multiples, qu’elles concernent les aimants, 
la métallurgie, les batteries, les catalyses, les poudres abrasives, ou la filière 
nucléaire.
La demande va être particulièrement forte pour le néodyme, une 
terre rare intermédiaire, liée à la fabrication des aimants permanents à 
néodyme-bore-fer (avec du dysprosium pour des utilisations dans des zones 
chaudes au-delà de 150°C).
Les utilisations sont telles qu’il va falloir de grandes quantités de 
terres rares pour les aimants permanents, de l’ordre d’une tonne de néodyme 
pour une seule éolienne.

 Le recyclage est déjà une réalité, mais varie selon les
terres rares et les produits

Le recyclage représente actuellement moins de 1 % de la 
production en fin de vie. Il n’y a que quelques grammes, difficiles à isoler,
dans les téléphones portables. Par contre, les japonais arrivent à recycler un 
tiers des terres rares utilisées dans le processus de fabrication des aimants 
permanents. Le recyclage pourrait aussi se développer pour les batteries et 
la filière phosphore. 
Tout dépend néanmoins des conditions économiques. Si l’on peut 
aujourd’hui techniquement recycler, encore faut-il que le recyclage ait un 
sens économique. Tout dépend donc de l’évolution de la demande et du prix 
des terres rares. Tant qu’il y a une augmentation exponentielle de la 
consommation, le recyclage aura une valeur marginale. Le recyclage n’est 
par ailleurs possible que si les prix sont suffisamment élevés pour le rendre 
rentable.
  Les terres rares lourdes peuvent être recyclées, du fait de leur prix. Le cérium et le lanthane ne valent que 7 dollars/kg, alors que l’europium atteint 1300dollars/kg. Solvay a commencé le recyclage des poudres de luminophore qui tapissent les verres des lampes basse consommation. 
De son coté, Renault a fait une étude sur la localisation 
quantitative des aimants permanents dans ses véhicules et conclu que seuls 
les hauts parleurs de radio et les moteurs de conduite assistée pourraient 
justifier un démontage préalable avant leur récupération pour recyclage ».
Peut-on se passer du négoce ? 
Quelle est l’utilité du négoce ? Qui en sont les acteurs ? Quel 
volume d’activités traitent-ils ? 
La France a eu pendant longtemps une activité de négoce des 
métaux. Le Comptoir Lyon Alemand Louyot en était le spécialiste. Mais le 
comptoir a été vendu. Il en a été de même pour ses stocks.
Quelles en sont aujourd’hui les conséquences ? Peut-on se passer 
en France d’activités de négoce ? À quel niveau doivent-elles être 
organisées ? 
Ces questions, comme celles portant sur la spéculation, méritent 
d’être étudiées et débattues dans le cadre d’une audition publique sur le 
marché des matières premières critiques et stratégiques. 

 QUEL EST LE MODÈLE ÉCONOMIQUE SOUS-JACENT ? 

L’analyse de M. Alain Liger retrace bien les différentes étapes 
nécessaires à l’utilisation par l’industrie des terres rares : 
« Trouver puis exploiter de nouvelles ressources suppose des 
délais importants ; les gisements de terres rares obéissent là à des méthodes 
analogues à tous les minerais.
Les phases d’exploration (identification de cibles) peuvent durer 
deux à trois ans. Il faut ajouter à ce délai le fait que toutes les cibles 
identifiées ne donnent pas lieu à poursuite de l’exploration car elles se 
révèlent « négatives » à un stade ou un autre du processus. Les phases 
successives de forage systématique durent chacune de l’ordre d’une année. 
En parallèle, on effectue des études métallurgiques visant à étudier 
comment on pourrait libérer le contenu du minerai, ce qui est spécifique à 
chaque composition de minerai ; les différentes phases de laboratoire 
peuvent prendre plusieurs années ; dans une certaine mesure, les phases 
exploration et études en laboratoire peuvent être menées en parallèle, mais le laboratoire a besoin que des forages ou des travaux miniers aient prélevé 
du minerai. Les études de laboratoire sont suivies de phases (parfois 
plusieurs) de pilotage industriel du processus qui peuvent durer entre 
quelques mois et quelques années.
Ces éléments techniques sont accompagnés de chiffrage des 
coûts d’investissement et de production, qui alimentent la recherche des 
financements, en fonds propres et en dette. L’évaluation financière est 
rendue sensible par le fait que les prix d’échange des terres rares ne 
relèvent pas d’un mécanisme de bourse, mais de contrats privés. De plus 
ces prix varient.
Une fois les financements obtenus, pour une petite mine à ciel 
ouvert, il faut deux ou trois ans pour l’amener à production. La suite n’est 
pour autant pas assurée ; par exemple, la société Lynas est en difficulté 
financière (le cours de son action a plongé).
Pour convaincre les financeurs (investisseurs en fonds propres 
ou prêteurs), il faut en général négocier des engagements d’enlèvement, en 
échange de prêts par les clients (« off-take »). Ainsi, Lynas a monté ses 
financements avec des entreprises qui se sont engagées à acheter sa 
production et lui ont prêté de l’argent, par exemple Mitsubishi ».

 LA RECHERCHE ET LA FORMATION EN TERRES RARES
IL EST NÉCESSAIRE D’AGIR 

Quel est l’état actuel de la recherche ? Les moyens qui y sont 
consacrés sont-ils suffisants ? Dans quels domaines pourrait-on la stimuler ? 
Quels partenariats pourrait-on promouvoir, tant en France qu’avec 
l’étranger ?
Comment les futurs spécialistes des terres rares et plus 
globalement des matériaux critiques peuvent-ils se former ? Quels sont les 
besoins de formation ?
A. UN EFFORT MOINS EFFICACE QUE DANS LE PASSÉ 
De manière générale, l’Europe faisait 50 % de la production 
d’articles scientifiques en métallurgie au début des années 90, en 
métallurgie extractive. Aujourd’hui, moins d’un tiers, la moitié étant 
désormais faite par la Chine.
M. Paul Caro estime qu’il y a de moins en moins de grands 
laboratoires de recherche sur les terres rares. Il rappelle qu’il y en avait en 
Russie, et qu’il y en a un aux États-Unis, à Ames dans l’Iowa. Il souligne 
qu’en France, le laboratoire des terres rares du CNRS n’existe plus et que le
CNRS est beaucoup moins intéressé qu’autrefois, et qu’en conséquence il se 
passe très peu de choses en France.« il y a des gens compétents en France 
sur les terres rares mais les compétences ont tendance à disparaître, car les 
chercheurs vieillissent. La recherche appliquée a disparu, comme le dit 
M. Caro sur la séparation des terres rares, mais ce n’est plus un sujet de 
recherche car les technologies sont connues ».

 LA RECHERCHE EST NÉANMOINS VIVANTE 
1. Elle découle de l’activité de plusieurs laboratoires
Les travaux sur le terbium, l’erbium, l’ytterbium au CNET de
Bagneux ont permis de trouver la transformation par les terres rares du 
signal infrarouge en signal visible.
Le CNRS et le CEA travaillent ensemble sur le prométhium, 
élément qui n’existe pas dans la nature, mais est un résidu de traitement 
dans les centrales nucléaires. Il est fluorescent, ce qui a eu des applications 
spatiales.
Le CNRS et le CEA travaillent aussi sur les procédés 
métallurgiques. Leurs travaux sont publiés et ont été scannés par l’ADEME 
pour le COMES.
Plusieurs laboratoires du CNRS travaillent sur les terres rares : 
l’Institut Néel à Grenoble (sur les supraconducteurs à haute température 
critique, le magnétisme, le stockage de l’hydrogène) ; l’Institut de 
recherches sur la catalyse et l’environnement IRCELYON, l’Institut de 
chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP), l’Unité de 
catalyse et chimie du solide (UCCS) de Lille. D’autres laboratoires sont 
concernés.
La recherche de matériaux plus performants est une piste 
intéressante. Le recyclage des matériaux doit également être étudié. Il en est 
de même pour la recherche sur les solutions innovantes, les procédés de 
production innovants, les substituts, la diminution de la quantité de métaux 
rares dans les matériaux de catalyse, dans les matériaux de batteries, et dans 
les éoliennes.
2. L’exemple du laboratoire de Thiais en montre la 
diversité 
Les grands axes de recherche du laboratoire de l’Institut de 
chimie et des matériaux de Paris Est à Thiais ont été présentés par 
M. Michel Latroche : — 43 —
« Dans le domaine des terres rares, ces recherches portent sur 
les batteries, par le remplacement de terres rares stratégiques ; sur les 
alliages métalliques pour le nucléaire ; sur des composites oxyde-oxyde 
pour les turbines haute température ; sur les aimants permanents (qui vont 
jusqu’à des applications médicales, en association avec des biologistes 
pour travailler avec des nanoparticules pour éliminer les cellules par 
augmentation de la température de ces nanoparticules) ; sur la maladie 
d’Alzheimer, sur la maladie de Parkinson.
Ce laboratoire travaille avec l’Université de Créteil, le Centre 
hospitalier universitaire Henri Mondor, l’Institut de cancérologie Gustave 
Roussy, le laboratoire Croissance cellulaire, Réparation, et Régénération 
Tissulaire (CRRET), le CEA, la SAFT, l’ONERA et d’autres partenaires ».

 DANS QUELS DOMAINES FAUDRAIT-IL DÉVELOPPER
LA RECHERCHE ?

1. Quels sont les besoins en recherche fondamentale sur 
les terres rares ? 
M. Paul Caro estime qu’on ne sait pas s’il y a un besoin de 
recherche fondamentale sur les terres rares. Il remarque que de grands 
solitaires ont fait des études fondamentales, notamment en théorie quantique 
et en mathématique avancée qui rend nécessaire l’utilisation d’ordinateurs 
très puissants. Il souligne que restent des problèmes pour spécialistes, liés à 
la séparation de niveau, mais que la situation est différente pour la 
recherche appliquée qui est active, notamment à Grenoble (laboratoire 
Louis Néel). Or le magnétisme des terres rares peut exiger des recherches 
appliquées.
D’autres personnes entendues estiment par contre que la 
recherche fondamentale est toujours nécessaire car la recherche appliquée 
en dépend étroitement.
2. Il faudrait susciter des recherches en toxicologie. 
Pour M. Roland Masse, « la toxicologie est faible en France. On 
ne la considère pas au niveau qu’il faudrait. On dépend des Anglais, des
Américains, des Hollandais. Le CEA a fait pendant une certaine période la 
toxicologie. Ce n’est plus la tendance actuelle. La toxicologie n’est pas 
valorisée dans une carrière de chercheur, car les publications ne sont pas 
faites dans des revues à fort impact. 
Les laboratoires potentiellement intéressés sont ceux concernés 
par l’enseignement de la toxicologie. Actuellement, on fait des études de 
toxicologie moléculaire. On ne sait plus faire l’intégration complète. Il n’y 
a pas de financement de LABEX en toxicologie, d’autant plus qu’au niveau 
européen, la tendance est à la diminution des expérimentations animales. 
Or on fait ces études toxicologiques sur les animaux. 
Les terres rares sont des inputs de tout un ensemble de biens, 
mais, pour les incorporer, il faut les extraire du minerai, puis les séparer 
les unes des autres, fabriquer les produits intermédiaires puis les 
incorporer. Par exemple, les téléphones portables, les éoliennes de grande 
puissance et les automobiles contiennent des terres rares (néodyme et 
dysprosium) dans des aimants ; ces terres rares sont dans des alliages. 
L’industrie « aval » est donc dépendante certes du risque de contrôle des 
gisements miniers, mais aussi du degré de contrôle de la technologie de 
fabrication des alliages à haute conductivité, puis des aimants eux-mêmes. 
La dépendance ne concerne pas seulement les minerais, mais toute la 
chaîne des technologies dans un écosystème complexe.
Un métal critique est un métal pour lequel il y a pénurie, soit 
organisée pour des raisons politiques, soit naturelle, pour des causes 
géologiques. Il y a alors un emballement de la demande à laquelle l’offre ne peut pas répondre. C’est le cas du néodyme, du dysprosium, du praséodyme
utilisés dans les aimants permanents. 
Dans un téléphone portable, il y en a quelques grammes, dans 
une éolienne, 600 kg. La situation est critique car la demande s’est emballée 
ou va s’emballer.
Mais parfois, les métaux critiques deviennent stratégiques, et 
là il y a un problème. Si on développe les éoliennes en mer, le minerai (une 
terre rare en l’occurrence) devient stratégique alors qu’il était déjà critique.
Quand on définit une politique de l’État, il faut se demander 
si cette politique va avoir un impact sur les matières premières. Les terres 
rares vont diminuer la dépendance en hydrocarbures, mais vont nous faire 
rentrer dans une dépendance en métaux stratégiques.
Pour cerner l’ensemble des problèmes, il est donc souhaitable
de s’intéresser aux matières premières stratégiques et critiques.
Les minerais critiques sont tous différents et ont une 
problématique différente. Au-delà des terres rares, on trouve dans cette liste 
révisée de manière régulière : 
- des produits utiles à l’électronique : Gallium, germanium, 
tellure, tantale, sélénium ;
- des métaux servant à des alliages spéciaux, comme le tungstène, 
le molybdène, le cobalt ;
- des métaux du groupe du platine (platine, palladium, rhodium), 
qui sont des catalyseurs ou des agents de catalyse ;
- le charbon à coke ;
- le béryllium, petit métal très spécifique produit dans une seule 
mine aux États-Unis et qui a des usages dans l’électronique pour les 
contacteurs, dans le nucléaire et le secteur de la défense.

QUEL EST LE RISQUE DE PÉNURIE ? QUEL EST LE
RISQUE STRATÉGIQUE ?

1. Pour les terres rares
Les terres rares sont relativement abondantes. Il y en a pratiquement partout. 
Pour M. Michel Latroche, « les terres rares sont très abondantes 
sur terre; il n’y a donc pas de problème de ressources. L’intérêt stratégique 
n’est pas sur l’approvisionnement, mais sur la fourniture d’alliages, ou la 
maîtrise des procédés ».
Le problème n’est pas une pénurie physique, mais l’obligation de 
s’approvisionner à l’étranger et majoritairement dans un seul pays. 
L’important est alors d’évaluer le risque-pays. Le risque est actuellement 
modéré lorsqu’il s’agit du Japon.
SAFT, grand consommateur de terres rares, commande ainsi ses 
alliages au Japon, car il n’y a pas de fournisseurs en Europe qui offrent des 
produits de même qualité. Les Japonais ont par ailleurs une meilleure 
maîtrise technologique pour les matériaux de batteries, pour les 
compositions des alliages, pour les microstructures (morphologie des 
poudres). Or il importe à SAFT de pouvoir proposer des ajustements très fins des compositions des alliages nécessaires à ses batteries pour répondre 
au cahier des charges de ses clients.
 Pour les matières premières non agricoles et non 
énergétiques 
En Europe de l’Ouest, il n’y a plus de métaux. La Chine contrôle 
tout le tungstène. La Bolivie contrôle 50 % des ressources de lithium, le 
Kivu le tantale.
Un tableau, présenté par M. Maurice Leroy, pose le problème
d’une pénurie annoncée. Il suscite la réflexion, même si un débat existe sur 
la fiabilité de ces prévisions. Il serait intéressant de lancer publiquement ce 
débat lors d’une audition publique. 

ÉLÉMENTS DONT LA PÉNURIE EST ANNONCÉE DANS LES 100 ANS À VENIR

FAUT-IL METTRE EN PLACE DES STOCKS
STRATEGIQUES ?

 La constitution de stocks stratégiques 
suppose de répondre à plusieurs question comme : connaître les besoins (or 
le chiffrage des besoins stratégiques de l’industrie française n’est pas 
disponible avec précision) ; savoir quels produits stocker (pour en revenir 
aux terres rares : faut-il stocker du métal, des oxydes, des alliages, des 
aimants ?) ; savoir de quel événement on veut se prémunir (une interdiction 
des exportations de la part de la Chine qui durera trois ans ? Dans un tel 
cas, il faudra tenir sur la durée. Une hausse de cours ? On sait qu’on peut 
la passer si elle est limitée dans le temps.)
Comment gèrera-t-on la réalisation de l’événement ? Dans 
quelles conditions débloquera-t-on les stocks ? Qui servira-t-on ? À quel 
prix ? À quel rythme ? Qui les financera ? Les industriels ? L’État ? (Par 
exemple, il y a un seul industriel de terres rares en France avec quelques 
centaines d’emplois ; l’État est-il responsable de faire et financer un 
stockage stratégique ?)
De plus, les réponses à ces questions compliquées doivent rester 
confidentielles 

LA RECHERCHE DE PRODUITS DE SUBSTITUTION

C’est l’objet de nombreuses études. 
Leur résultat est parfois surprenant. C’est ainsi que certains 
prévoyaient une pénurie du dysprosium en cas de développement important 
des grandes éoliennes (une éolienne nécessite 600 kg de dysprosium par 
Mégawatt/heure d’énergie). 
Les projets ambitieux de développement d’éoliennes se 
heurtaient à l’insuffisance quantitative de cette terre rare, qui, contrairement 
à beaucoup d’autres, est véritablement rare. 
Or Siemens vient d’annoncer avoir trouvé une nouvelle 
technologie de conception des éoliennes qui ne nécessitera plus de 
dysprosium. Si cette technologie se répand, le marché de ce produit va en 
être transformé.

 LA PROSPECTION EN FRANCE

Le sous-sol français est méconnu, et le nombre de géologues 
décline. Il n’y a pratiquement plus de mines en activité depuis plus de dix 
ans. L’économie de la métallurgie a fortement décliné, alors qu’elle était 
forte. Les moyens du BRGM sont insuffisants si l’on souhaite mener une 
politique ambitieuse. 
On ne connaît pas l’horizon géologique sous les 100 mètres, alors 
qu’en Pologne, dans le cuivre, on descend à 1 200 mètres. 
Il y a des particules de terres rares, de l’europium entre Rennes et 
Nantes. On a des indices. Mais ils ne seront pas confirmés tant qu’on n’aura 
pas fait une campagne d’exploration. Une telle campagne aujourd’hui n’est 
plus ce qu’on faisait il y a 50 ans. Cela suppose des moyens.
La France pourrait avoir des atouts non soupçonnés.Mais si la France n’a pratiquement plus de mines, ERAMIN est présidé par un Français. Cela ne l’empêche donc pas de jouer un rôle au plan européen.


Tout comme l’aéronautique a sa grande messe, à Farnborough, et l’automobile la sienne, à Detroit,le monde des terres rares a tenu un grand raout en octobre dernier. Le 16 octobre à Milan se sont en effet regroupés près de 150 participants, dont les plus importants décideurs politiques et experts des terres rares au monde: lors de l’Erecon, le European Rare Earths Competency Network. Cet événement n’a qu’un seul but simple : donner aux acteurs européens et mondiaux un accès durable et sécurisé aux terres rares.
La grande question dont ont débattu les participants était de savoir quelles allaient être les conséquences sur le prix de la réforme du marché des terres rares en Chine. Un point a été plus particulièrement discuté, l’importance de la production illégale de terres rares et les mesures prises par Pékin pour la réduire. Le professeur Dudley Kingsnorth, qui partage avec Jack Lifton le statut d’expert mondial ès terres rares, a révélé lors de cette conférence que près de 40% de la production chinoise était illégale. Or la tolérance de Pékin pour la production de terres rares illégales « est en train de baisser rapidement » a poursuivi l’analyste Simon Moores. Pour l’analyste de Benchmark Mineral Intelligence, les terres rares sont trop importantes pour Pékin pour que le gouvernement laisse longtemps cette production lui échaper.

Les mesures politiques fortes pour faire fermer ces mines, mesures dont nous parlions déjà en septembre, pourraient avoir un impact fort sur les prix. Le risque de pénurie pourrait même revenir si un tiers de la production mondiale venait à être soustrait au marché brutalement.

  Accélération des réformes chinoises

Les discussions lors de l’Erecon ont dû être d’autant plus vives qu’en octobre Pékin a décidé d’accélérer le rythme des réformes devant le maintien d’une surproduction sur le marché des terres rares. D’abord, un groupe de ministères, dont l’important ministère de l’industrie et des technologies de l’information (MIIT) et le ministère de la sécurité publique, ont lancé une vaste campagne contre ces mines s’étalant du 10 octobre au 31 mars 2015. Surtout, le MIIT a révélé qu’il avait l’intention de profondément restructurer le marché en créant une traçabilité des terres rares, une meilleure distinction entre terres rares légères et lourdes, et en augmentant la fiscalité sur les terres rares moyennes et lourdes. Pour chapeauter cet ensemble de mesures, le ministère a mis l’accent sur 3 des 6 groupes censés regrouper sous leurs ailes l’ensemble des producteurs de terres rares. Les 3 compagnies désormais piliers du marché sont China Minmetals Corporation, Ganzhou Rare Earth Group Co Ltd et Rising Nonferrous Metals Co Ltd.
  

Cette réorganisation devrait avoir un effet majeur sur le marché. Comme le résume le géant chinois de la mine Minmetals, puisque la production légale a crû « modestement » ces dernières années, la plus grande répression contre les mines illégales fera baisser graduellement la production globale de la Chine, et mécaniquement soutiendra les prix.

Un marché qui attend toujoursEn attendant que la politique chinoise produise ses premiers effets, les prix des terres rares ont accusé une légère baisse en octobre. Cette situation n’est pas tenable alors même que la consommation mondiale est toujours aussi forte. Les exportations de terres rares ont augmenté de 30% sur les 9 premiers mois de l’année, majoritairement vers les Etats-Unis et le Japon. Surtout, une nouvelle étude prospective réalisée par Transparency Market Research estime que le marché des terres devrait progresser de 3% par an entre 2012 et 2018.

En ce qui concerne le marché du gallium, une nouvelle étude prospective vient de confirmer la tendance haussière. Le cabinet IHS Technology a mis en avant l’importance du marché de l’automobile pour les LED. Encore peu présente, les LED pourraient faire irruption dans les phares et le système d’éclairage de jour des automobiles. Résultat, le marché pourrait atteindre cette année 1 milliard de dollars, soit une progression de 11% comparé à 2013.