dimanche 22 février 2015

Investir dans les terres rares


Commençons par le commencement : que sont les terres rares ?

Si l’on se réfère à wikipedia (sérieuse sur ce genre de sujet technique), les terres rares sont un groupes de métaux qui possèdent des propriétés chimiques voisines.
Contrairement à leur appellation, leur concentration dans l’écorce terrestre est identique à des métaux plus communs comme le cuivre mais du fait de leurs propriétés géochimiques, leur répartition géographique est par contre très inégale avec une concentration importante dans certaines zones du globe (Afrique de l’Ouest, Amérique du Sud, Chine…).
Ainsi, on retrouvera dans la classification des terres rares des métaux comme le cérium, le thulium, le lutécium ou le monazite, le xénotime….concentrés dans certaines régions du globe terrestre, à savoir les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et la CEI.

Problème : une demande croissante pour une production de plus en plus concentré

Ce qui aurait pu rester une question de géochimie est en train de devenir à grande vitesse, un problème de géopolitique internationale.
En effet, au fil des années, tous ces métaux  voient leur utilisation s’accroitre dans la production industrielle internationale de pointe pour des produits de haute technicité ou stratégique (notamment militaire), du fait même de leurs propriétés géochimiques:
  • le monazite pourrait être envisagé comme une base pour le stockage de matériaux radioactifs du fait de sa capacité d’absorption de l’uranium,
  • antimoine, pour la production de semi-conducteurs, nécessaire à l’industrie électronique,
  • le samarium, est très utilisé dans le domaine militaire pour des aimants de missiles et des composants de moteurs électriques, notamment pour les moteurs d’éoliennes,
  • le lithium pour les batteries d’appareils électroniques,
  • idem pour le néodyme que l’on retrouve dans des composants pour radars, sonars et autres capteurs,
  • le thulium est couramment utilisé  comme pigment pour les tubes cathodiques ou composant de micro-ondes.
  • tandis que d’autres terres rares sont utilisées pour les tubes triphosphores, et des ampoules électriques basse-consommation…
  • et la liste des applications est encore longue…
  • Dans un sens, c’est assez logique. A chaque époque, on voit se développer l’apanage du contrôle de matières premières stratégiques, depuis l’époque du fer. Rappelons-nous de l’empire britannique avec son contrôle sur l’approvisionnement en salpêtre, et donc de la poudre noire pour les canons, grâce à l’Inde et ses immenses champs d’urine séché. Il en est de même pour les terres rares.
    Problème, l’extraction de ces terres rares est extrêmement polluante si des investissements importants ne sont pas consentis. Ainsi, si jusque dans les années 50, l’essentiel de la production en terres rares était assuré par le Brésil et l’Inde, puis par l’Afrique du Sud, elle est désormais l’hégémonie essentiel de la Chine avec ses terrains situés en Mongolie qui ass90 à 95 % de la production mondiale.